DEMARCHE ET INFLUENCES

Étant jeune j'étais nourrie par une série d'artistes comme Tapies, Cuixart, Brossa,  Saura, ce groupe de peintres qui ont fondé Dau al Set.  J'allais dans les galeries et musées de Barcelone pour chercher de la matière destinée à réfléchir et à me construire. Ces artistes ont ouvert les yeux de beaucoup de jeunes qui étions en quête de lumières souvent éteintes. Je suis née à coté du Musée Picasso, Mirò n'était pas loin, Goya nous avait tous bercés,  ainsi que Velazquez et j'en passe. J'ai grandi dans l'ombre de tous ces peintres qui m'ont aidé à supporter ce présent éttouffant qui était le notre.  
Nous étions en train de devenir nous ne savions pas trop quoi, mais nous cherchions de la matière à travailler nos vies qui étaient entre les mains d'une dictature qui nous empêchait d'avancer. 
L'obscurantisme historique, religieux, artistique et littéraire ne nous empêchait pas de nous poser des questions et de lire entre les lignes. Nous vivions dans le rejet des non dits.
J'ai suivi des cours à l'Escola Massana et j'ai pu rencontrer des professeurs, comme M. Saturo, ou Gumì, qui étaient des passeurs de liberté d'expression graphique, mais aussi humaine. Ils nous ont aidé à une époque très difficile à nous émanciper par la recherche dans la création et ce sont des outils indispensables pour avancer.
En France j'ai trouvé les conditions pour mettre en oeuvre tous ces acquis que j'avais accumulés depuis longtemps et que j'enrichis à mesure que j'avance, ce qui m'aide  actuellement  à me définir comme étant  peintre et plasticienne.
En France j'ai pu decouvrir des oeuvres que je n'avais vu que dans les livres.
Mais la peinture japonaise et la peinture chinoise, sont aussi une source d'inspiration entre le vide et le plein. La calligraphie qui bouge, le coup de pinceau rapide et le noir et le blanc, m'ont très vite intéressé, ainsi que la transparence. Rendre l'essentiel sans chercher l'anecdotique.

 



TABLEAUX

D'un coté je réalise des tableaux à partir de matières telles que des minéraux, papiers de toutes sortes, plastiques etc. et dont le corps est le sujet principal. Le corps nous en dit long sur notre société, il exprime des sentiments contradictoires, même quand la parole n'y arrive pas, il nous donne plein d'informations. Il est le reflet de notre état émotionnel et social. C'est pour ces raisons que je l'utilise au même titre que les matières qui le rehaussent, même quand celles-ci ne sont pas très présentes.

 

 

LES INSTALLATIONS

Elles sont souvent faites à partir de déchets, que je glane à droite et à gauche, parfois à partir de photos. Parfois ils sont la matière constituante d'un événement plastique qui permet de montrer l'accumulation, des cochonneries que parfois nous abandonnons n'importe où. Ce sont des pollutions visuelles, mais aussi inciviques, et quand elles s'additionnent à celles que nous ne voyons pas mais qui sont beaucoup plus dangereuses, le cocktail devient explosif  pour l'existence de tout être vivant.
Les deux supports se complètent par l'analogie de sujets qui sont en constant dialogue. L'être et son environnement.

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